Shopping en solitaire...Enfin presque ! [ libre]

Hell respira un grand coup : il étit enfin sorti du lycée. Qu'il haïssait cet endroit ! Pour diverses raisons mais principalement parce qu'il s'y sentait étouffé au beau milieu de centaines d'élèves et que les règles trop strictes se changeaient, pour sa part, en barrage à l'imagination.
Donc, il fit ce qu'il appréciait habituellement après une longue journée de frustration : errer comme un fantôme dans les rues de Tokyo à la recherche d'une quelconque boutique qui paraîtrait alléchante.
On lui avait souvent fait la remontrance : les garçons ne sont généralement pas très vêtements, cependant finalement, qu'est-ce que cela l'importait ? Il n'y avait rien de mal à vouloir soigner son image, le sport ce n'était pas sa tasse de thé alors, il trouvait autre chose pour s'occuper.

Alors qu'il regardait une paire de mitaines en cuir noir cloutées au travers d'une vitrine, il sentit la feuille de cahier dépassant de sa poche glisser, emportée par le vent. Si ç'avait été une simple liste de course ou quelques notes quelconques, le jeune homme n'aurait sans doute pas bouger. Or, là, il s'agissait de ses pensées personelles inscrites afin de composer des textes de chansons.

"- Non ! " s'écria-t-il, en tentant de rattraper la précieuse page.

Lorsqu'il baissa les yeux, une main sur la feuille, il remarqua qu'une autre main là tenait par l'autre côté. Sans lever les tête, il essaya de sortir sur un ton convaincant :

"- Heu...Bonjour!"

Hell sentit ses mains devenir moites, ça pouvait être n'importe qui et en fin de compte, il aurait préféré s'être tu pour ne pas le savoir.

[ Je ne sais pas si je peux RP mais bon...Vu que ma fiche est validée ^^']

Si il y avait un lieu à part la forêt où Orika aimait se balader, c'était bien le centre-ville. Cela dépendait vraiment de son humeur : en forêt elle recherchait à être seule au monde et évitait de croiser quelqu'un mais, quand l'envie d'aller faire du lèche-vitrine lui prenait, c'était au milieu de la foule de Tokyô qu'elle allait flâner.
Ainsi elle pouvait parfois s'acheter quelque chose si l'argent gagné grâce à son baïto de serveuse au restaurant chinois le lui permettait. Elle avait en effet refusé d'aller bosser au café mew mew, trouvant l'uniforme de soubrette absolument ridicule.

Bref, elle savourait en ce moment le fait d'avoir une activité "humaine", ses fonctions de mew mew lui ayant pesé ses derniers temps, quand un papier volant vint se nicher près de son pied. Elle s'empressa de le ramasser mais une main blafarde s'en empara fébrilement, suivie d'un bonjour qui dissimulait mal l'embarra de la voix qui le lança.
Relevant la tête, la jeune fille se trouva nez à nez avec un garçon qui lui sembla plus âgé qu'elle et dont le code vestimentaire très sombre lui rappela le look gothique qu'elle croisait parfois. Ce genre l'avait toujours intriguée voire même troublée : Orika, elle, s'habillait toujours de couleurs gaies et chaudes et le noir lui parlait peu. Même ses cheveux, qu'elle s'acharna à teindre en vert anis pâle depuis qu'un pot de peinture lui était tombé dessus vers ses 7 ans, ne semblaient pas normaux à la plupart des gens. Elle s'attarda sur son teint livide, presque transparent...
* Non Orika ce n'est ni un vampire ni un alien faut arrèter la parano U_U *

Mais l'inconnu lui avait parlé et elle devait maintenant répondre non ?
"Bonjour..." lâcha-t-elle sans trop savoir quoi dire de plus : elle n'était pas très forte en ce qui concernait les sourires chaleureux qui mettent les gens en confiance. Alors que répondre à quelqu'un peu enclin à la conversation dans un cas pareil ? Ah si ! La demoiselle cherchait actuellement la pharmacie et avait un peu plus tôt renoncé à s'aider du grand plan du quartier qui trônait sur la place : trop de monde devant et Orika n'aimait pas trop la foule. Prévoyante (peut-être même un peu parano), elle comptait faire le plein de bandages et autres panse-bobo qui pourraient lui être utiles si jamais elle retombait sur un "alien assoiffé de sang".

"Euh.. saurais-tu où se trouve la pharmacie par hasard" continua-t-elle, soulagée d'avoir trouvé un truc à dire, même affreusement banal.

[Oh mon dieu c'est quoi toute cette inspiration Oo' Bref bien sur que tu peux poster si tu es validé Kuro]

Hell tenta de sourire, mais ce ne fut pas très convaincant, il n'avait jamais eu un grand talent en ce qui avait attrait aux relations humains et il avait tendance à juger trop rapidement les gens.
Cependant, il se reprit et fit un sourire franc, cette fois : sa nature réservée n'excusait en rien un manque de politesse et d'amabilité. Il rattrapa la feuille avant qu'Orika n'ai pu jeté un oeil dessus; il voulait bien se montrer serviable, mais pas de là à laisser lire des notes sur lesquelles même sa mère n'avait jamais eu un regard, car il les réservaient pour lui-même, pour sa bulle sombre dans son ciel bleu avec quelques nuages. Le jour où il avait revu le monde avec des couleurs- exception faite du contenu de son armoire bien entendu-, il s'était fait une promesse, il lui avait fait une promesse silencieuse : il ne sortirait ce qu'il avait eu sur le coeur que le jour où tout irait réelement mieux.

Au mot " pharmacie", le jeune homme releva la tête et aperçut enfin la personne avec laquelle il parlait; ou plutôt qu'il essayait franchement d'éviter, depuis quelques minutes. Contrairement à la plupart des gens, la couleur des cheveux de la jeune fille ne le choqua pas, lui-même excentrique et pour la liberté créative, il n'allait certainement pas s'inquiéter pour les gens qui ne rentraient pas dans le moule architecturé de la société, puisqu'il n'avait en aucun cas souhaité en faire partie. Les gens s'habillaient, se coiffaient tel qu'ils le voulaient, ça lui était bien égal. C'était leurs choix, il les respectait tout comme il aurait voulu qu'on respecte les siens.

Hell remarqua que la jeune fille le regardait avec un drôle d'air, il n'appréciait pas que les gens le regardent ainsi, il se sentait stupide et hors-norme et après tout, rongé par le manque de confiance en lui, il n'aimait pas beaucoup qu'on le regarde tout court.
Il pointa de la main la rue à gauche :

- La pharmacie c'est juste là au bout ! Heu...ça va ? T'as aperçu le fantôme vengeur de Ju-on ou quoi ?

Le jeune homme eut un raclement de gorge, d'avoir sorti une telle phrase lui paraissait assez ironique, pas vraiment très sympathique. Seulement il n'avait pas voulu être méchant, il faisait juste référence à une de ses passions : le cinéma d'épouvante.

- Désolé. Je suis un grand fan de film d'horreur et j'ai beaucoup aimé " The Grudge", l'adaptation de la série de films " Ju-on". 'Y avait rien de...d'agressif...J'me laisse un peu emporté dans mon monde des fois.

Orika le sentit gêné et celui-ci d'ailleurs, eut vite fait de fourrer la feuille dans sa poche comme si il s'agissait d'un élément compromettant. Mais la jeune fille n'était pas si curieuse que ça, si les gens ne voulaient pas parler elle n'allait pas les asticoter. C'était sa vie privée et elle ne le connaissait pas, aucune raison de chercher à récupérer ce papier qui ne lui appartenait pas.
Heureusement, l'inconnu savait où se trouvait la pharmacie c'était déjà une bonne chose, par contre elle se rendit compte qu'elle devait surement avoir un air bizarre quand celui-ci lui demanda si elle avait vu un fantôme.

*Zut ! Mais c'est que Maman doit avoir raison quand elle dit que je regarde les gens avec un air méfiant qui les rend mal à l'aise*

Elle s'en voulu et se promit d'essayer d'avoir un air un peu moins "tu m'touches j'te bouffe". The Grudge... elle connaissait bien le nom mais n'en savait pas plus à propos de ce film, de plus le dernier film qu'elle avait vu était un Miyazaki. Quoique non... peut-être ce film américain... Fight Club.

"Non c'est bon, on me dit souvent que je peut paraitre étrange avec les gens que je ne connais pas. Enfin... merci de m'avoir indiqué la pharmacie, finalement elle n'étais pas si loin." lui répondit-elle avec un regard reconnaissant avant de poursuivre la conversation : "Et toi que viens tu chercher par ici ? Je suppose que tu viens décompresser après le lycée non ? "

Une question, une autre question, mais moins anodine que la précédente quoique tout aussi banale. Seulement dès qu'il s'agissait de questions pour parler de 'soi', Hell s'empressait de détourner la situation afin qu'on s'intéresse à quleque chose d'autre que sa petite personne, n'importe quoi : le paysage, la vie de la voisine de palier, le chat du concierge, le dernier livre le plus vendu...N'importe quoi qui n'ai pas un attrait, ne serait-ce qu'infme, qui pourrait le pousser à parler de sa vie.
Il ne l'aimait pas cette sale vie parfois, il la trouvait injuste, il ne s'aimait pas, il supportait mal de se voir dans la miroir, alors il n'allait pas la divulguer, l'étaler là devant de parfaits inconnus. Peut-être qu'au fond, il était d'un naturel insociable, pas forcèment méchant mais pas du genre à vous taper la discut' au bar du coin. Et bien soit. Les autres l'accepteraient renfermé, secret comme il l'était ou ne l'accepteraient pas, tant pis pour les chances qu'ils laisseraient passer et pour celles qu'Hell avait déjà vu défiler.
Le jeune homme eut un regard absent et rêveur pendant quelques instants et se contenta de répondre sans émotion :

- Oh, moi...Eh bien, disons que je erre ici et que tel une ombre, je me confonds parmi les murs. Enfin habituellement...

L'adolescent eut un furtif mouvement de bras et la manche de sa veste remonta légèrement, laissant entrevoir les fameuses lettres sur son bras qui ne s'étaient pas éffacées au fil des années : " J. Ann.H". Il replaça rapidement sa manche espérant qu'Orika n'ai rien vu : il n'en était pas fier de ces cicatrices d'un passé douloureux.

Ainsi, l'adolescent ne semblait guère aimer de se faire repérer par qui que ce soit et il lui rappela elle-même quand elle faisait son associable en pleine forêt Mais c'était sans compter sa feuille de papier. Dans ce cas là, c'était comme les animaux qu'on promène les feuilles de papier : cela aidait les gens à faire des rencontres, de façon très futile mais cela suffisait à briser la glace quelquefois.

"Et bien ton papier semblait penser le contraire : la preuve il t'a forcé à rencontrer quelqu'un" fit-elle en souriant amusée, essayant de le mettre à l'aise du mieux qu'elle le pouvait.
Après tout la pharmacie pouvait attendre puis ce garçon l'intriguait. Peut-être même qu'elle était soulagée de pouvoir parler à un humain masculin de son âge car ses dernières rencontres se résumaient à des filles, avec gènes animaux ou aliens. La normalité ça ne faisait pas de mal.

Malgré ça, elle devina que ce garçon ne devait pas beaucoup parler de lui donc elle préféra ne rien ajouter. Elle vit brièvement celui-ci tirer sur sa manche avec précipitation comme si il avait voulu cacher son bras mais malgré ses yeux réactifs, le geste lui parut plus ou moins anodin.